Le royaume Kongo Issue de l’ancien Royaume Kongo, la province du Kongo-Central a été intégrée dans l’Etat Indépendante du Congo (EIC) en 1885 par Léopold II dans la dynamique du partage de l’Afrique par les puissances européennes.
Rappelons que le Royaume Kongo a vécue de manière stable et indépendant pendant 4 siècles (1274 : fondation par Nimy LUKENI – 1665, mort du roi Ndo Ntoni 1er lors de la bataille d’Ambuila). Communauté politiquement évoluée Aujourd’hui, au sein de la Nation Congolaise, la communauté Bakongo du Kongo-Central fait partie de ces communautés les plus évoluées sur le plan politique.
À mon avis, cette évolution ou développement politique des Né-Kongo est lié à sa glorieuse histoire. Sur quel critère objectif, nous basons-nous pour affirmer qu’un tel individu ou une telle communauté est plus évoluée qu’une autre sur le plan politique ?
Nous pensons que l’élément déterminant est celui qu’un individu ou une communauté utilise pour faire son choix parmi les candidats en lice lors des élections.
Les déterminants électoraux : affinités et enjeux Au moment des élections, l’électeur se détermine en prenant en compte les affinités qu’il peut y avoir entre lui et le candidat. Ces affinités peuvent être l’appartenance à la même tribu, la même province, la même aire linguistique, le partage des mêmes convictions religieuses ou philosophiques…
L’électeur peut aussi se prononcer lors des élections en fondant sa décision uniquement sur les enjeux politiques de l’heure.
Évolution politique On considère qu’un individu ou une communauté est évolué politiquement lorsque cet individu ou cette communauté fonde ses choix électoraux seulement sur les enjeux politiques. On dira de cet individu qu’il fait des choix rationnels. Parce que la politique est l’activité qui a vocation de prendre en charge les problèmes communautaires afin d’y apporter des solutions efficientes.
A contrario, un individu ou une communauté qui base ses choix électoraux sur des affinités avec le candidat ou les candidats, sans tenir compte de leurs compétences, face aux enjeux politiques, est un individu ou une communauté qui n’est pas évoluée sur le plan politique. Ses choix ne sont pas rationnels, mais plutôt émotionnels. Il ressemble à un homme ou une femme qui souffre des reins et qui va chercher à se faire soigner par un vétérinaire parce qu’ils sont membres de la même tribu ! Les comportements électoraux des Bakongo Depuis la relance du système démocratique sans notre pays en 2006, la population du Kongo-Central nous a donné des preuves irréfutables de sa maturité politique. Prenons-en deux seulement.
Aux élections présidentielles de 2006, sur les 33 candidats en lice,5 étaient originaires de la province du Kongo-Central.
Il s’agit de :
À notre avis, pour faire cette analyse et ce choix, il faut avoir un sens politique très développé. Les Bakongo préfèrent Étienne Tshisekedi, un opposant Aux élections présidentielles de 2011, l’équation politique se présente différemment. Le scrutin est à un seul tour et il n’y a aucun candidat ne-Kongo dans la course.
La recommandation de l’Église kimbanguiste Lors de ces élections présidentielles de 2011, sur les 11 candidats, l’Église Kimbanguiste, conformément à sa ligne politique qui est de toujours collaborer avec les autorités en place, donne un mot d’ordre en faveur du candidat du pouvoir Joseph Kabila. Contrairement à ce mot d’ordre, et malgré tout le respect qu’ils ont pour le chef spirituel Kimbanguiste, les ressortissants du Kongo-Central vont voter Etienne TSHISEKEDI, candidat de l’opposition.
Plus étonnant encore, il parait que même dans le centre Kimbanguiste de la commune de Kasa–Vubu à Kinshasa, Etienne TSHISEKEDI aurait été voté massivement par les fidèles Kimbanguistes.
Ce qui tendrait à confirmer la maturité politique des bakongo qui savent faire la part de choses entre le spirituel et la politique ; conformément à la recommandation de Jésus-Christ « Rendre à César ce qui est à César et à Dieu, ce qui est à Dieu » (Matthieu 22 :21). En définitive, Joseph Kabila va emporter les élections présidentielles de 2011 grâce à l’apport massif des voix des provinces swahiliphones.
Si nous voulons réellement bâtir la plus puissante nation de l’Afrique centrale et mériter le respect de tous, les comportements politiques des bakongo doivent nous servir d’exemples.