Dans une note publiée ce vendredi 14 octobre, le Fonds monétaire international (FMI) partage des perspectives peu encourageantes pour l’Afrique. Le FMI note un ralentissement de la croissance passée de 4,7% en 2021 à 3,6% cette année et les autres indicateurs relevés par l’institution sont également jugés préoccupants.
Les déséquilibres macroéconomiques sont réapparus, note le FMI dans sa note de ce vendredi 14 octobre. La dette publique et l’inflation se situent à des niveaux inédits depuis des décennies. En cause, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et la guerre en Ukraine.
Inflation à deux chiffres
Conséquence de ces crises, de l’inflation mondiale et du ralentissement potentiel de l’économie chinoise, plus d’un tiers des pays africains enregistrent une inflation à deux chiffres et les populations voient leur pouvoir d’achat s’éroder. Un contexte économique favorable aux tensions sociales, alerte le FMI qui affirme que l’on entre dans « une nouvelle période d’instabilité avec des risques de dégradation ».
L’actuel environnement économique est l’un des plus difficiles depuis des années, note aussi le FMI qui va contraindre de nombreux dirigeants à trouver un « équilibre délicat ». Ainsi, pour aider ces États, le FMI note quatre priorités à mettre en œuvre pour faire face à l’état d’urgence actuel.
Et cela commence avec la lutte contre l’insécurité alimentaire. Avec 123 millions de personnes déjà en situation d’insécurité alimentaire aiguë, la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie mettent davantage en péril de nombreuses vies. Le FMI appelle donc à se tourner vers des alternatives ciblées et à distribuer les maigres ressources disponibles aux plus vulnérables.
Deuxième point mis en exergue par l’institution internationale : la consolidation des finances publiques dans un contexte de durcissement des conditions de financement. Il conseille de ce fait aux États d’accroître les recettes, de prioriser les dépenses et de gérer la dette avec soin. Cela passera notamment par la restructuration de la dette de certains pays et une meilleure mise en œuvre du cadre commun du G20.
Infrastructures résilientes
Concernant la maîtrise de l’inflation, le FMI prévient : relever les taux d’intérêts doit se faire de manière prudente et progressive.
Enfin, pour créer les conditions d’une croissance durable et plus verte dans le contexte de changement climatique qui impact déjà fortement un grand nombre de pays du continent, le FMI recommande aux États d’investir dans des infrastructures résilientes et à exploiter les abondantes ressources d’énergies renouvelables de la région.
RFI